On peut remarquer une augmentation assez importante de la section matheuse n°41 qui passe de 13 postes en 2022 à 17 postes en 2023 et la section d’informatique n°7 qui passe de 7 postes en 2022 à 11 postes en 2023 (7 étant un minima inhabituel pour cette section).
En 2017, j’avais fait un billet sur la baisse d’ouverture de postes au concours du CNRS avec une visualisation section par section, je la complète avec les données de cette année. Voici l’évolution de la répartition par section jusqu’en 2023 : Voir en plein écran l’évolution du recrutement de CR au CNRS Pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas les intitulés des sections CNRS par cœur, les voici :
Le code et le fichier json (pas encore à jour) sont sur mon compte Github.
Vous pouvez voir dans mon billet de janvier 2017 le tableau des correspondances entre anciennes (avant 2013) et nouvelles (après 2013) sections.
]]>Le code et le fichier json sont sur mon compte Github.
Vous pouvez voir dans mon billet de janvier 2017 le tableau des correspondances entre anciennes (avant 2013) et nouvelles (après 2013) sections.
]]>Une bonne partie des signataires est composée de Chargé·e·s de recherche et des Directeur·trice·s de recherche du CNRS mais certain·e·s enseignant·e·s-chercheur·euse·s d’université y ont aussi apposé leur signature.
Ce soutien massif d’une partie de la communauté de la recherche française pour le candidat qui défie le PDG actuel du CNRS, Antoine Petit, montre que celui-ci ne fait pas l’unanimité après 4 ans à la tête de l’organisme. Mais la désignation du PDG du CNRS se faisant par nomination sur proposition de la ministre chargée de la recherche, Frédérique Vidal,et non par élection par les pairs comme dans les universités, il n’est pas sûr que cette tribune puisse permettre à Olivier Coutard d’accéder à la tête de l’organisme.
]]>En effet, le mandat de l’actuel PDG du CNRS, Antoine Petit arrive bientôt à échéance et la vacance de son poste et l’avis d’appel à candidature ont paru au JO le 1er septembre dernier. Celui-ci à d’ailleurs déjà fait acte de candidature à sa propre succession.
Dans cette lettre de candidature, qu’il a voulu rendre public, Coutard évoque sa « conviction profonde » […] que c’est en réaffirmant avec force sa vocation première —
développer des recherches exploratoires aux frontières de la connaissance dans tous les domaines scientifiques — que le CNRS pourra apporter sa pleine contribution à la
prospérité de la nation ». Cette orientation va dans la direction opposée de celle de l’actuel président du CNRS qui pousse vers une voie d’ « innovation » et de développement de startups.
Encore à rebrousse poil de l’actuel PDG, Coutard affirme que « la conception parfois exprimée ou suggérée avec insistance selon laquelle la recherche devrait « courir après » les « grands défis sociétaux », en fortiori en période de crise, est une conception erronée ».
Voici l’intégralité de lettre d’Olivier Coutard envoyée au ministère : lien pdf.
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En effet, son mandat arrive bientôt à échéance et la vacance de son poste et l’avis d’appel à candidature ont paru au JO le 1er septembre dernier :
[JO] Avis relatif à un appel à candidatures en vue de pourvoir la fonction de président du @CNRS (fonction déclarée vacante à compter du 25 janvier 2022) https://t.co/tGS3oFcVXt
— The Sound of Science (@SoundofScFr) September 1, 2021
Pour rappel, le Président du CNRS est nommé par le Président de la République sur proposition de la ministre chargée de la recherche, pour une durée de quatre ans. Il ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
Les axes mis en avant par Antoine Petit pour convaincre le président de la République de le nommer une deuxième fois à ce poste sont « les grands défits sociaux, le monde économique et l’aide à la compréhension et à la décision ».
Sur la collaboration avec les universités, l’actuel PDG du CNRS annonce que, si sa candidature est choisie, « une attention particulière sera apportée aux universités dites «intensives en recherche» », mettant donc de côté les universités qui n’auront pas ce label.
Il conclue son message en qualifiant la Loi de programmation de la recherche comme une « première étape » et en mettant en avant, selon lui, la nécessité, dans une seconde étape d’ « une responsabilisation plus importante des acteurs, organismes, universités ou écoles » […] « via des contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens entre l’État et ses opérateurs ».
Ce soutien à ces contrats d’objectifs ne devrait pas étonné les personnels de la recherche car le ministère de la recherche en est de plus en plus friand et incite fortement les différentes directions à les signer.
Antoine Petit a annoncé ensuite sa candidature sur Twitter :
Je suis candidat à un second mandat à la présidence du @CNRS.
— Antoine Petit (@antoine_petit_) September 8, 2021
Voici le contenu du courrier envoyé aux personnels du CNRS par leur PDG :
Photo d’Antoine Petit par le CNRS
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Today is Sci-Hub anniversary the project is 10 years old!
— Alexandra Elbakyan (@ringo_ring) September 5, 2021
I'm going to publish 2,337,229 new articles to celebrate the date. They will be available on the website in a few hours (how about the lawsuit in India you may ask: our lawyers say that restriction is expired already) pic.twitter.com/ynF1sMsAuf
Alors qu’elle avait cessé de la mettre à jour suite à un procès en cours en Inde, elle explique que la menace ne serait plus d’actualité.
]]>Le Conseil d’État s’est déclaré incompétent sur ce référé mais, toujours selon Le Monde, a demandé des explications au ministère alors que personne ne sait si une enquête a réellement été commandée et quelle structure la mènerait.
Cette demande met le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche dans une position délicate : soit la Ministre a commandé ce rapport et il est logique que cette demande soit publiquement assumée, soit ce n’est pas le cas et la parole de Frédérique Vidal est mise en contradiction avec l’absence d’actes qu’elle a annoncés.
]]>Les principaux fournisseurs d’accès à Internet français, Orange, SFR, Free et Bouygues ont été sommés de bloquer l’accès à ces plateformes qui permettent, notamment aux chercheur·euse·s, d’accéder gratuitement aux publications scientifiques et à des livres en epubs et en pdf.
Sound of Science a eu accès au jugement est le publie en intégralité.
Cette demande fait suite au premier blocage juridique des deux sites en France, en 2019. La première décision ayant eu une portée de 12 mois, les principaux FAI français avait levé le blocage courant 2020. Il a donc fallu une nouvelle décision juridique pour que Sci-hub et Libgen soient de nouveau bloqués. Le jugement contient une liste de 278 domaines et sous-domaines des deux sites que les 4 FAI doivent rendre inaccessibles à leurs utilisateur·trice·s.
Encore une fois, Elsevier et Springer-Nature n’ont demandé au tribunal le blocage de Sci-hub et de Libgen que par les principaux fournisseurs d’accès internet. Les clients de plus petits FAI ont donc toujours accès à ces bibliothèques scientifiques clandestines. Les chercheur·euse·s qui ont la chance de travailler sur site (ou qui ont un VPN vers leur laboratoire) peuvent, eux aussi, y télécharger les articles dont ils ont besoin, puisque l’accès internet des universités et institutions de recherche n’est pas géré par l’un des 4 principaux FAI mais par le réseau RENATER.
Cette fois encore, les quatre fournisseurs d’accès internet ont utilisé la méthode du blocage par leurs résolveurs DNS, les serveurs qui permettent de faire la correspondance entre l’adresse URL que vous tapez dans votre navigateur et l’adresse IP du site que vous voulez visiter. Mais cette méthode est assez simple à contourner, un simple paramétrage de votre connexion internet permet d’utiliser les résolveurs DNS de l’association French Data Network (FDN), de Google ou encore d’OpenNIC, par exemple.
Il est aussi possible d’utiliser d’autres solutions simples, comme l’explique le site Lovescihub, en passant par des proxies par exemple ou d’utiliser le navigateur Tor Browser.
Rendez-vous dans un peu moins de 18 mois, à l’été 2022, pour le nouveau déblocage de Sci-hub et Libgen en France !
]]>Cette pétition liée à une tribune dans le Monde (en libre accès ici) a été lancée il y a seulement deux jours et réunit notamment des chercheur·euse·s et personnels de la recherche.
]]>Dans une interview au Journal du dimanche, Frédérique Vidal persiste à demander une enquête sur l’ « Islamogauchisme » à l’université. Mais la ministre n’évoque plus l’Alliance Athéna pour la mener, celle ci ayant signifier que ça ne rentrait pas dans ses missions.
La ministre semble vouloir confier cette enquête à la Conférence des présidents d’université qui s’est pourtant montrée très critique sur les propos de Frédérique Vidal, faisant « part de sa stupeur face à une nouvelle polémique stérile sur le sujet de l’« islamo-gauchisme » à l’université » et parlant de « représentations caricaturales et des arguties de café du commerce ».
Frédérique Vidal a l’air de vouloir minimiser ses propos parlant de 12 secondes dans une interview de 22 minutes. L’extrait publié ici de l’interview sur le thème de l’ islamogauchisme ne fait pourtant pas 12 secondes mais 4 minutes et 30 secondes et Sound of Science n’a pas eu recours à la technique du deepfake pour ajouter les 4 minutes et 18 secondes supplémentaires.
Une pétition liée à une tribune dans le Monde (en libre accès ici) a été publiée réunissant plus de 600 universitaires, chercheur·euse·s et personnels de la recherche demandant la démission de la ministre suite à cette demande d’enquête.
(Mise à jour du 18 février avec les réactions de l’Alliance Athéna, Sud-Education, Sud-Recherche, et de la CGT)
Les réactions sont vives après la demande d’enquête sur l’ « islamogauchisme » par la ministre de la recherche et de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal. Alors que les différents représentant·e·s universitaires sont remontées contre un « chasse aux sorcières » et que le sénateur PC Pierre Ouzoulias estime que cette demande est anticonstitutionnelle, la direction du CNRS essaye de ménager la chèvre et le choux en dénonçant l’utilisation du terme « islamogauchisme » tout en acceptant l’enquête.
Sans évoquer le fond du sujet, le fantasmatique « islamogauchisme », L’alliance Athéna a publié, ce jeudi 18 février, une réponse sobre mais négative et ferme à la demande d’enquête évoquée par la ministre de la recherche :
A cet égard, il n’est pas du ressort de l’alliance Athéna de conduire des études qui ne reposeraient pas sur le respect des règles fondatrices de la pratique scientifique, qui conduiraient à remettre en question la pertinence ou la légitimité de certains champs de recherche, ou à mettre en doute l’intégrité scientifique de certains collègues.
La CP-CNU s’énerve : « Non à la chasse aux sorcières islamo-gauchistes ! » et rajoute « On ne peut à la fois défendre les libertés académiques et ordonner une commission d’enquête jugeant si les libertés utilisées sont les bonnes ou non ! »
Non à la chasse aux sorcières islamo-gauchistes ! pic.twitter.com/ygacW4bxgT
— CP-CNU (@CP_Cnu) February 17, 2021
De son côté, la CPU, dans un communiqué publié hier soir, a fait part de sa stupeur face à une nouvelle polémique stérile sur le sujet de l’« islamo-gauchisme » à l’université. » La CPU précise « « L’islamo-gauchisme » n’est pas un concept. C’est une pseudo-notion dont on chercherait en vain un commencement de définition scientifique, et qu’il conviendrait de laisser, sinon aux animateurs de Cnews, plus largement, à l’extrême droite qui l’a popularisé. » et conclue :
Si le gouvernement a besoin d’analyses, de contradictions, de discours scientifiques étayés pour l’aider à sortir des représentations caricaturales et des arguties de café du commerce, les universités se tiennent à sa disposition. Le débat politique n’est par principe pas un débat scientifique : il ne doit pas pour autant conduire à raconter n’importe quoi.
Le SNCS-FSU et le SNESUP-FSU dénoncent « cette nouvelle atteinte aux libertés académiques » :
« Depuis bientôt six mois, les universités en France vivent sous la menace de mesures contre un prétendu « islamo-gauchisme » qui les aurait « gangrénées ». L’ « islamo-gauchisme » n’existe ni dans les universités, ni au CNRS, ni ailleurs dans le monde scientifique. En revanche, la menace de censure est désormais réelle. L’« islamo-gauchisme » n’est pas un concept scientifique : il ne correspond à aucun travail de recherche ou d’enseignement. »
« Plus que jamais un ministre de l’ESRI se doit de défendre les libertés académiques » affirme, quant à lui le SGEN-CFDT :
Le Sgen-CFDT s’inquiète vivement de la campagne d’opinion menée depuis plusieurs mois contre l’université française, accusée d’être gangrenée par l « islamogauchisme ». […] Pour le Sgen-CFDT, un pays démocratique se doit de défendre une science libre. Dans ce contexte l’annonce par la ministre d’une enquête qui serait menée par le centre national de la recherche scientifique (CNRS) est incompréhensible tant elle tend à légitimer ces attaques.
Pour Sud Education et Sud Recherche, Frédérique Vidal « porte atteinte à la liberté de recherche des universitaires : un tel obscurantisme est inadmissible » :
En demandant au CNRS (et donc ses agent-e-s) à travers l’Alliance Athéna de mener des enquêtes sur des « courants de recherche », la ministre piétine les fondements même de la recherche publique. Mme Vidal veut-elle instituer une police de la pensée ? […] la ministre Vidal doit partirpart de sa stupeur face à une nouvelle polémique stérile sur le sujet de l’« islamo-gauchisme » à l’université. !
Le SNTRS-CGT a aussi réagi au propos de la ministre de la Recherche,en posant les questions suivantes :
Madame Vidal n’a-t-elle pas d’autres priorités actuellement que de désigner des ennemis intérieurs parmi les personnels de son ministère ? Quel bilan de son action face à la détresse étudiante ? Quel bilan de la mise en place de la loi de programmation de la recherche (LPR), votée à la faveur de la pandémie malgré l’opposition de la majorité des personnels ? […] Bien qu’elle s’en défende, il s’agit là d’une menace ouverte contre la liberté académique et la liberté d’opinion, qui est précisément un fondement de la recherche et de la laïcité.
Pierre Ouzoulias, sénateur PC qui s’est beaucoup impliqué dans les discussions sur la Loi Recherche, se dit lui « effondré » :
« C’est triste pour la science française qu’une ministre valide les thèses de l’extrême-droite. »
Et il ajoute un commentaire d’ordre juridique sur cette demande d’enquête :
« Cette enquête est anticonstitutionnelle et elle le sait. Un professeur d’université a ses libertés académiques qui sont défendues par la constitution. Donc on ne peut pas demander à un autre organisme comme le CNRS de venir enquêter sur ses travaux universitaires. »
Le sénateur conclut :
« La ministre est incapable de répondre au malaise étudiant donc elle ouvre un contre-feu avec les allumettes du Front National […] Je l’inciterais à partir, je crois qu’elle n’a plus rien à faire à la tête du ministère de la connaissance »
Frédérique Vidal lance une enquête sur "l’islamo-gauchisme" à l’université : "Je suis effondré. C'est triste pour la science française qu'une ministre valide les thèses de l'extrême-droite" déplore Pierre Ouzoulias. "Cette enquête est anticonstitutionnelle et elle le sait" #QAG pic.twitter.com/PKxSGYpTvB
— Public Sénat (@publicsenat) February 17, 2021
De son côté, la direction du CNRS a l’air de ménager la chèvre et le choux. Si son communiqué de presse est titré « L’« islamogauchisme » n’est pas une réalité scientifique » et qu’il « condamne avec fermeté » :
celles et ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique, indispensable à la démarche scientifique et à l’avancée des connaissances, ou stigmatiser certaines communautés scientifiques
La fin du communiqué laisse entendre qu’il accepte malgré tout l’enquête :
C’est dans cet esprit que le CNRS pourra participer à la production de l’étude souhaitée par la Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation visant à apporter un éclairage scientifique sur les champs de recherche concernés. Ce travail s’inscrirait dans la continuité de travaux d’expertise déjà menés sur le modèle du rapport « Recherches sur les radicalisations, les formes de violence qui en résultent et la manière dont les sociétés les préviennent et s’en protègent » réalisé en 2016 par l’alliance Athena, qui regroupe l’ensemble des forces académiques en sciences humaines et sociales dans les universités, les écoles et les organismes de recherche, ou du rapport « Les sciences humaines et sociales face à la première vague de la pandémie de Covid-19 – Enjeux et formes de la recherche », réalisé par le CNRS en 2020.
Illustration : photomontage utilisant la photo « La Sorbonne » de Valentin Ottone (licence Creative Commons by), le portrait de Mao et le portrait de Khomeini
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