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L’évolution de l’origine des espèces

Mis à jour le 12 décembre 2019

Darwin Lego

L’évolution est encore plus compliquée que ce que pensait le Punk Charles Darwin, mais L’origine des espèces reste une des œuvres essentielles de la science moderne. Certains scientifiques un peu pédant considèrent qu’on ne peut pas faire de journalisme scientifique sans l’avoir lu. Mais de quelle version du livre de Darwin parle-t-on ? Car il existe 6 versions de L’origine… en anglais et 5 en français.

La science en mouvement

En fait, Darwin a mis 13 ans ( de 1859 à 1872) à écrire la version définitive, 13 ans à corriger et amender son texte original en prenant en compte les remarques de ses pairs. Car, même si les revues scientifiques n’étaient pas encore très répandues à l’époque (Nature est née en 1869 et Science en 1880), la science avançait déjà par la critique des pairs. Le livre de Darwin a donc évolué, avec des modifications plus ou moins importantes selon les versions allant jusqu’au rajout d’un chapitre dans la VIè édition.

Pour montrer l’évolution de L’origine…, deux projets ont vu le jour sur le web en 2009.

Le Varium (mot latin pour dire recueil des différentes versions d’un texte, en langage développeur on dirait un logiciel de gestion de versions), de Barbara Bordalejo, permet de comparer les différentes versions du texte, page par page. On peut y voir, par exemple, que le titre de l’Œuvre change en 1872, passant de On the Origin of Species. à Origin of Species mais on peut aussi en profiter pour lire le livre, en le feuilletant.

Darwin evolution of evolution of species

Dans le projet de Ben Fry intitulé On the Origin of Species: The Preservation of Favoured Traces, plus élégant visuellement,  pas question de lire l’ouvrage. Il permet d’observer l’évolution des retouches du texte au cours des 13 années de révisions du livre. C’est impressionnant de voir littéralement L’origine… s’amender devant nos yeux.

Darwin evolution of evolution of speciesCliquez ici pour voir le projet On the Origin of Species: The Preservation of Favoured Traces

 

L’idée de Fry est bien de montrer la science en train de se faire. Dans la présentation de son projet il explique :

We often think of scientific ideas, such as Darwin’s theory of evolution, as fixed notions that are accepted as finished. In fact, Darwin’s On the Origin of Species evolved over the course of several editions he wrote, edited, and updated during his lifetime. The first English edition was approximately 150,000 words and the sixth is a much larger 190,000 words. In the changes are refinements and shifts in ideas — whether increasing the weight of a statement, adding details, or even a change in the idea itself.

qu’on peut traduire par :

Nous pensons souvent les idées scientifiques, telles que la théorie de l’évolution de Darwin, comme des notions figées, acceptées et achevées.  En fait, L’Origine des espèces de Darwin a évoluée au cours des différentes éditions qu’il a écrites, éditées et mises à jour pendant sa vie. La première édition anglaise contenait à peu près 150 000 mots et la sixième plus de 190 000. Ces changements sont des peaufinages et des revirements d’idées — soit pour renforcer le poids d’une affirmation, soit pour ajouter des détails ou même un changement dans l’idée elle-même.

Ces deux projets qui partent de la même idée, montrer l’évolution de L’origine des espèces, arrivent à deux applications complètement différentes. Dans la première, on est dans le livre de Darwin, scrutant le moindre changement qu’a effectué l’auteur. On remarquera que ce projet ne souffre pas trop de son design rudimentaire. La deuxième application est en fait, une vue globale de l’évolution du livre. On reste fasciner par cette œuvre qui change et prend les couleurs de ses différentes versions, pour devenir un patchwork un peu étrange, ne ressemblant pas à l’image que l’on se fait d’un livre.


Merci à Julien Goetz (@juliengoetz) pour la découverte du projet de Ben Fry

Photo FlickR CC : AttributionNoncommercialShare Alike Kaptain Kobold

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